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Thérapie de l'Enfant Intérieur

« L’Enfant Intérieur » est un concept très ancien. Le psychanalyste C.G Jung l’a appelé « enfant divin ». Depuis les années 60, de nombreux psychothérapeutes tels que le Dr Charles Whitfield ou D. Winnicott aux Etats-Unis, la psychologue Alice Miller en Europe, ont développé cette approche de l’Enfant Intérieur encore appelé « Vrai Soi » ou « Etre Vrai » pour aboutir à l’émergence d’un concept-clé en matière de développement personnel et d’intégration de la personnalité.

L’enfant intérieur est une présence forte au centre de notre être. Imaginez un bambin heureux et en bonne santé. Voyez comme il est vivant et comment il explore constamment et avec enthousiasme son environnement; il sait ce qu’il ressent et il l’exprime ouvertement. Quand il a mal il pleure. Quand il est en colère il crie. Quand il est heureux, il sourit et laisse éclater un rire profond et plein; cet enfant est aussi sensitif et très instinctif; il sait vers qui se tourner, à qui faire confiance. Il adore jouer et découvrir. Son être est une source intarissable d’émerveillement et de créativité.

Peu à peu l’enfant se heurte de front aux exigences du monde adulte. Les voix des adultes, leurs besoins et leurs volontés commencent à étouffer cette voix intérieure faite d’instincts et de sensations. De fait les parents et les éducateurs lui disent: ”N’écoute pas cet instinct, ne te fais pas confiance. Ne dis pas ça, n’exprime pas ça. Fais ce que je te dis, nous savons ce qui est bien pour toi”.

Avec le temps, ces mêmes qualités qui donnent à l’enfant sa vitalité – la curiosité, la spontanéité, la capacité de sentir – sont relégués voire écrasés. Au cours de ce qu’on appelle le processus d’éducation et d’apprentissage de la discipline, les adultes transforment l’enfant et le structurent pour obtenir de lui des réactions prévisibles et ordonnées. En gommant sa vulnérabilité et sa spontanéité, ils portent une grave atteinte à la nature essentielle de l’enfant.

Pour lui, le monde adulte n’est pas un endroit sécurisant. Face à la toute puissance des adultes, le gamin pour survivre cache sa vraie nature, l’enfouit profondément; mais cet enfant intérieur ne disparaît jamais; il reste un enterré vivant, qui attend qu’on le libère.

Notre enfant intérieur est écrasé, les éducateurs et les parents ont laissé une empreinte indélébile, un mécanisme d’auto-censure. C’est devenu comme une voix intérieure constamment en train de nous critiquer et de nous rabaisser. Nous nous coupons ainsi de notre spontanéité naturelle et de notre appétit de vie. Avec les années cela peut conduire à un état chronique de manque d’énergie, voire à des troubles de santé, des problèmes au travail, dans notre couple ou dans la relation avec nos propres enfants.

L’absence de notre enfant intérieur fait aussi que nous nous séparons des autres, ils n’ont jamais l’occasion de voir nos sentiments et nos désirs spontanés. 

Ils ne voient jamais qui nous sommes réellement. Cela nous rend incapables de vivre une vraie intimité avec nos partenaires. Se rencontrer et se connaître vraiment devient impossible. C’est une tragédie de la vie quotidienne.

Pour retrouver notre nature d’être humain, l’enfant intérieur doit être libéré et embrassé.

Nous redonnons ainsi sa place à l’enfant terrible, à l’enfant merveilleux et à bien d’autres facettes de ce volcan de vie et d’amour qu’est l’enfant intérieur. 

Il nous aime et nous respecte et c’est un plaisir constamment renouvelé que de le sentir guider nos actions.

C’est notre ange gardien. Il sait ce qui est bon et bien pour nous.

Nous pouvons consciemment le laisser prendre le devant dans notre vie quotidienne, à la maison, au travail et dans nos relations.

Des réflexions de John Bradshaw:

thérapeute, auteur, ayant fondé le travail « enfant intérieur » aux USA

« Très tôt, l’enfant naturel s’est adapté aux pressions et au stress de la vie familiale. L’enfant naturel ou doué est présent lorsque vous rencontrez un vieil ami; quand vous riez de bon cœ ur; quand vous êtes créatif et spontané; quand vous vous émerveillez devant un paysage grandiose.

L’enfant adapté ou blessé est présent quand vous refusez de passer à un feu rouge alors qu’il est de toute évidence bloqué, ou lorsque, pensant vous en tirer à bon compte, vous en grillez un parce que personne ne vous voit faire. Se laisser dominer par la colère, être excessivement poli ou obéissant, s’exprimer avec une petite voix enfantine, manipuler ou bouder sont aussi des comportements typiques de l’enfant blessé.

Lorsque le développement d’un enfant est arrêté, que ses émotions (et plus particulièrement sa colère et son chagrin) sont réprimées, celui-ci arrive à l’âge adulte en portant au-dedans de lui un enfant blessé et en colère. Or, inévitablement, cet enfant contaminera son comportement de grande personne. A première vue, l’idée qu’un petit enfant puisse continuer de vivre dans un corps d’adulte peut sembler absurde ; il n’empêche que c’est exactement cela que je soutiens. Je crois que cet enfant d’autrefois, blessé et négligé, est en grande partie à l’origine de la misère humaine. Tant que nous n’aurons pas apprivoisé cet enfant et résolument pris sa défense, il continuera de se manifester et d’empoisonner notre vie adulte.

L’enfant intérieur blessé est plein d’une énergie en suspens qui provient de la tristesse causée par un traumatisme infantile. Lorsque nous pouvons l’exprimer, la tristesse nous sert notamment à boucler les douloureux événements du passé, de sorte que notre énergie puisse être utilisable dans le présent. Mais lorsqu’il nous est interdit de nous désoler, notre énergie reste bloquée.

L’une des règles des familles dysfonctionnelles, l’interdiction d’éprouver, empêche l’enfant intérieur de simplement savoir ce qu’il ressent. Dans ces mêmes familles, une autre règle, celle du silence, prohibe l’expression des émotions. Dans certains cas, cela signifie que certaines émotions seulement peuvent être exprimées, car la règle du silence varie d’une famille à l’autre…

L’enfant issu d’une famille dysfonctionnelle n’a habituellement aucun allié, personne vers qui se tourner pour exprimer ses émotions. Aussi les exprime-t-il par le biais de l’acting out ou de l’acting in, les seules manières qu’il connaisse. Plus le refoulement s’effectue précocement, plus les émotions refoulées s’avéreront destructives …. »

« La tendresse est plus forte que la dureté, l’eau est plus forte que le rocher, l’amour est plus fort que la violence.»

( Hermann HESSE )

un paragraphe ici.